La Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées vient de publier un rapport d’information qui dresse un bilan de la loi de programmation militaire 2019-2025.

Les rapporteurs Yannick Chenevard et Laurent Jacobelli soulignent plusieurs points clés du texte de loi, leurs limites, leurs modalités de mise en pratique et proposent plusieurs recommandations.

Prise en compte du contexte militaire actuel, de l’état des armées, objectif de modernisation de ces dernières, stratégie économique à mettre en place, domaines prioritaires dont le cyber notamment… autant d’axes de réflexions pour préparer le futur de nos armées et de la Défense.

Morceaux choisis :

  • « Si la LPM 2019-2025 a été présentée comme une LPM de « réparation », c’est que nos armées ont été « abimées » par des décennies de réduction de leurs moyens, dans un contexte stratégique marqué par une baisse perçue des périls et dans un contexte politique caractérisé par la volonté de tirer bénéfice des « dividendes de la paix » à des fins d’économie budgétaire. La dynamique déflationniste a tout d’abord touché les effectifs. Selon la Cour des comptes, de 2008 à 2019, le ministère des Armées a perdu 63 250 emplois, soit 20 % de ses effectifs ([5]). La baisse des effectifs s’est notamment concentrée sur la période 2008-2015.”
  • « Outre la persistance du risque terroriste, la revue stratégique de 2017 mettait en exergue le retour de la « compétition militaire », à travers une militarisation croissante de nos compétiteurs stratégiques et des puissances régionales, dans un contexte de « remise en cause de l’ordre multilatéral » et de « déconstruction de l’architecture de sécurité en Europe ». Le réarmement opéré depuis les années 2000 par des acteurs comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie est en effet massif.”
  • « L’évolution de la conflictualité, à travers un double processus : d’une part, l’extension de la conflictualité à de nouveaux domaines (espace numérique, espace exo-atmosphérique…) et, d’autre part, l’émergence d’une forme d’hybridité des conflits, marquée par des actions sous le seuil du conflit et difficilement attribuables.”
  • « Les entreprises de la BITD, dont l’activité repose de façon structurelle en grande partie sur les commandes publiques, ont besoin de visibilité sur les commandes à venir, pour déterminer si elles doivent maintenir ou adapter leurs chaînes de production et leur organisation, en fonction des besoins exprimés par l’État.”
  • « Dans le domaine du numérique de manière générale, « il faudra constamment ajuster nos investissements car les choses évoluent très rapidement : si on estime que le numérique croit de manière exponentielle, les budgets ne peuvent pas croitre de manière linéaire en réponse. Sera-t-on en mesure de faire face à cette pente ascendante sur le long terme ? Nous l’espérons »
  • « Fidéliser les agents cyber à travers une meilleure rémunération et une mise en valeur de l’écosystème défense »
  • Valoriser le rôle des réservistes par un renforcement de leurs missions et l’octroi de moyens supplémentaires pour améliorer leur environnement et leurs conditions de travail.”
  • Repenser les modalités de la lutte informatique en renforçant le niveau d’action stratégique de la lutte informatique défensive et en appuyant davantage les armées sur le terrain en matière de lutte informatique offensive et de lutte informatique d’influence.”
  • Développer davantage les partenariats à l’échelle nationale avec les autres services de l’État dans le domaine cyber (ANSSI, services de renseignement, DGA, ministère de l’Europe et des Affaires étrangères…) et avec des partenaires européens et internationaux.”

👉Lire le rapport https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/opendata/RINFANR5L16B0864.html

👉A analyser, notamment à l’aune de la LPM 2024-2030 LIRE LA LOI DE PROGRAMMATION MILITAIRE 2019-2025 et de la Revue Nationale Stratégique http://www.sgdsn.gouv.fr/uploads/2022/11/revue-nationale-strategique-07112022.pdf

Livre : Ces guerres qui nous attendent de la Red Team Défense aux éditions des Equateurs